Vous rĂȘvez de trouver un nouvel amour et craignez d’avoir perdu la main en matiĂšre de sĂ©duction? Vous auriez tort de faire une croix sur la recherche de l’ñme sƓur. En ce domaine, il n’y a pas d’ñge limite mĂȘme si les choses se passent bien entendu diffĂ©remment quand on est dans la quarantaine ou la cinquantaine plutĂŽt que dans la vingtaine. Deux conditions cependant: se (re)mettre en mode «recherche de partenaire» et… sortir de chez soi!

 

«Madame Bertrand, je suis une brunette de 45 ans…» Ceux qui, Ă  20 ans, fredonnaient cet air populaire rient peut-ĂȘtre jaune, aujourd’hui. Quand, Ă  la quarantaine bien sonnĂ©e, il faut «se remettre sur le marché», on dĂ©couvre Ă  quel point la sociĂ©tĂ© associe la «cruise» Ă  la jeunesse. Comme si, au-delĂ  de la quarantaine, chercher Ă  sĂ©duire devenait ridicule. Il suffit de penser Ă  ce message publicitaire oĂč l’on voit un couple aux tempes grises s’embrasser au lit. L’homme s’Ă©clipse dans la salle de bain et demande Ă  la dame s’il peut prendre la derniĂšre capsule effervescente pour nettoyer sa prothĂšse dentaire. Grimace de dĂ©goĂ»t de la part de monsieur, quand madame rĂ©pond qu’elle ne s’en sert qu’une fois par semaine. Mieux vaut zapper sur la pub oĂč on voit une belle femme mature choisir une robe de mariĂ©e toute blanche, conseillĂ©e par sa fille. Ici, on a compris que les cĂ©libataires de 40 et 50 ans ont un certain poids dĂ©mographique et… Ă©conomique! Et que la recherche de l’amour n’a pas d’Ăąge.

 

Paule Morissette, directrice de l’agence de rencontre SĂ©lecte Plus qui met en contact des professionnels qui ont de 38 Ă  60 ans, constate: «D’aprĂšs une Ă©tude universitaire, il y aurait, Ă  MontrĂ©al, de 40 Ă  42 % d’hommes et de femmes « en Ăąge d’aimer » qui sont seuls. MĂȘme si l’on exclut les cĂ©libataires heureux de l’ĂȘtre, ça fait tout de mĂȘme beaucoup de monde Ă  la recherche de l’Ăąme sƓur! Et comme plus de 50 % des unions se terminent par une sĂ©paration, on peut s’attendre Ă  voir apparaĂźtre encore de nouveaux joueurs.» En d’autres termes, il y a une chance sur deux pour que ce sĂ©duisant collĂšgue mariĂ© qui vous sourit dans l’ascenseur devienne un jour un Ă©lectron libre… En attendant, remettre en Ă©tat son arsenal de sĂ©duction est un processus indispensable, Ă  effectuer en quelques Ă©tapes.

 

Quand passer Ă  l’action?

La seule rĂ©ponse valable: quand on est prĂȘt. Psychologue et auteur de La sĂ©duction: vĂ©ritĂ©s et mensonges (Libre Expression), Richard Fleet insiste sur l’importance d’une prĂ©paration minutieuse, tant sur le plan psychologique que physique. À son avis, ceux qui se disent «Tu me prendras comme je suis, et tout de suite!» se cassent inĂ©vitablement le nez.

 

1. Éliminez les patterns malsains.

RĂ©flĂ©chissez Ă  votre talon d’Achille. Vous attirez immanquablement les personnes manipulatrices? Les dĂ©pendants affectifs? Apprenez Ă  les fuir Ă  toutes jambes. C’est ce qu’a fait une fois pour toutes Claudette, diĂ©tĂ©ticienne de 55 ans, mĂšre de trois grands enfants. Jolie et soignĂ©e, elle s’estimait prĂȘte Ă  rencontrer un nouveau compagnon, une fois le deuil de son divorce terminĂ©. «J’ai choisi d’aller sur un site Internet oĂč on trouve des gens de tout Ăąge. AprĂšs quelques essais, je suis tombĂ©e sur un homme qui, au tĂ©lĂ©phone, me paraissait gentil, dĂ©licat. Nous nous sommes rencontrĂ©s. MĂȘme si, physiquement, il Ă©tait loin de correspondre Ă  mon idĂ©al, j’ai persĂ©vĂ©rĂ©.» Le dĂ©clic finit par se produire: elle tombe amoureuse. «Notre relation me paraissait partie pour la gloire! Sauf que lui n’Ă©tait pas satisfait. AprĂšs un an, il a rompu et il est retournĂ© « cruiser » dans Internet. Cela m’a fait trĂšs mal. J’ai eu une peine d’amour, une vraie.» Claudette a consultĂ© un psychologue. «Ça m’a permis d’Ă©claircir un point important: je suis trĂšs vulnĂ©rable aux manipulateurs. Et cet homme en Ă©tait un. Il fallait absolument que je sorte de ce pattern. J’y ai beaucoup travaillĂ© et maintenant, je suis prĂȘte Ă  vivre autre chose.»

Click here to preview your posts with PRO themes â€șâ€ș

 

2. «Coupez le cordon» avec votre ex.

L’irritant suprĂȘme pour une Ăąme sƓur potentielle, c’est celui ou celle qui parle trop de son ex. Donc, avant de «partir Ă  la chasse», il faut avoir fait place nette. Gilles et Jean-Claude, tous deux sĂ©parĂ©s et ĂągĂ©s respectivement de 55 et 59 ans, sont concepteurs en Ă©lectronique dans la mĂȘme entreprise. À la pause, il se confient parfois leurs expĂ©riences. «Moi, une femme qui ne me parle que de son ex, dit Gilles, c’est out! Ça veut dire qu’elle n’a pas rĂ©glĂ© quelque chose et je n’ai pas de temps Ă  perdre en le faisant pour elle.» Jean-Claude se fait plus nuancĂ©. «Au dĂ©but d’une relation, on parle beaucoup de sa vie passĂ©e car on voudrait que l’autre nous connaisse Ă  fond. Et les ex, ça fait partie de nous! Mais, passĂ© ce stade, il faut qu’il y ait un peu de silence. On peut le provoquer en proposant une promenade dans un parc, par exemple.»

 

3. DĂ©terminez le type de personne avec qui vous aimeriez ĂȘtre.

Cependant, jetez Ă  la poubelle les interminables «listes d’Ă©picerie» oĂč figurent des attentes souvent irrĂ©alistes sur le plan physique! «Il faut mettre un peu d’eau dans son vin, dit Richard Fleet, se dire qu’on a vieilli et que les femmes et les hommes de notre gĂ©nĂ©ration ont vieilli, eux aussi.» Partir avec des idĂ©es arrĂȘtĂ©es empĂȘche d’ĂȘtre rĂ©ceptif devant un candidat ou une candidate qui sera le parfait outsider. Beaucoup de couples solides se sont formĂ©s Ă  partir de ce genre de surprises!

 

4. Faites un examen détaillé de votre personne.

Avant de se lancer dans la mĂȘlĂ©e, impossible d’Ă©chapper au test du miroir. Regardez-vous objectivement, en Ă©numĂ©rant d’abord ce que vous aimez en vous, ensuite ce qui peut ĂȘtre amĂ©liorĂ©… sans nĂ©cessairement avoir Ă  recourir au scalpel. Vous pouvez aussi faire appel Ă  vos proches. Sinon, des conseillers professionnels peuvent vous aider Ă  choisir ce qui, dans la mode, correspond le mieux Ă  votre Ăąge et Ă  votre personnalitĂ©. Souvent, quelques dĂ©tails (une nouvelle coiffure, des accessoires) suffisent Ă  donner du pep Ă  un look. Se voir comme un produit Ă  vendre sous un bel emballage, est-ce pousser un peu loin le domaine des stratĂ©gies de marketing? Hum… Nous sommes dans le monde de l’image, on n’y Ă©chappe pas! Et puis, ces amĂ©liorations peuvent peut-ĂȘtre hausser votre estime personnelle. «Parfois, ça peut mĂȘme ĂȘtre bon pour la santĂ©, ajoute Richard Fleet. Ainsi, on se sent gĂ©nĂ©ralement mieux avec quelques kilos en moins.»

 

22 Idées cocasses pour sorties en couple

OĂč draguer?

RĂ©ponse: partout, Ă  condition de sortir de chez soi, mĂȘme si on utilise Internet! Ne nĂ©gligez aucun terrain, mais privilĂ©giez ceux oĂč vous vous sentez Ă  l’aise.

Corinne, rĂ©dactrice de mode dans la quarantaine, a son terrain de chasse favori: les clubs de danses latines oĂč elle s’Ă©clate, depuis l’Ă©chec de sa seule relation durable, il y a une quinzaine d’annĂ©es. «J’aime arriver quelque part et voir les regards se tourner vers moi. Jouer de mes yeux, de mes cheveux… J’avoue que je m’accommode des relations superficielles parce que j’ai du mal Ă  m’engager.» RĂ©cemment, Corinne a dĂ©couvert que son milieu de travail prĂ©sentait un autre genre de ressources. «En allant fumer, j’ai repĂ©rĂ© un homme pas vraiment beau, mais qui avait une Ă©tincelle d’humour dans l’Ɠil. On a beaucoup ri ensemble. Pour l’instant, ça n’a pas Ă©tĂ© plus loin entre nous, mais ça m’a fait un choc de sentir que mes critĂšres de beautĂ© masculine Ă©taient en train de changer. Et aussi, que l’Ă©change verbal prenait plus d’importance qu’avant dans ma façon de sĂ©duire.»

Click here to preview your posts with PRO themes â€șâ€ș

 

Selon Richard Fleet, le lieu de travail constitue un bassin Ă  explorer en prioritĂ©. «Il faut rĂ©flĂ©chir en tenant compte des probabilitĂ©s. C’est lĂ  oĂč on a le plus de chances de trouver une personne qui partage les mĂȘmes intĂ©rĂȘts que nous.» À dĂ©faut, il conseille de songer aux loisirs par lesquels on peut rencontrer des gens: cours de musique, de chant ou de danse; clubs de vĂ©lo, de randonnĂ©e, d’astronomie; centres d’entraĂźnement, alouette! «Avant tout, il faut faire quelque chose qui nous plaĂźt et avoir du plaisir.»

 

Si ceux qui étaient de bons séducteurs à 20 ans le sont toujours, à 40 ou à 50 ans, les timides ont désormais plus de moyens à leur disposition, avec les sites de rencontre et les applications de dating. «On y trouve le pire et le meilleur, mais plus on essaie, plus nos chances augmentent, dit Richard Fleet. Un vendeur cogne à 10 portes avant de trouver un acheteur!»

 

«L’ennui, avec le virtuel, c’est qu’on ne voit pas Ă  qui on a affaire, remarque Jean-Claude. Rien ne vaut la rencontre en chair et en os.» Si son copain Gilles s’Ă©clate, comme Corinne, en dansant dans les clubs, Jean-Claude estime que, finalement, rien ne vaut le hasard: il a d’ailleurs trouvĂ© sa compagne actuelle en l’invitant Ă  prendre un cafĂ© alors qu’elle assistait seule, tout comme lui, Ă  une sĂ©ance de cinĂ©ma. Ils sont ensemble depuis trois ans.

 

Pour sa part, Claudette a essuyĂ© de cuisantes dĂ©ceptions avec les sites de rencontres. «Une fois, j’ai acceptĂ© de rencontrer un homme avec qui j’avais longuement discutĂ©. Il avait une voix merveilleuse, trĂšs chaude, et sa conversation Ă©tait passionnante. Il m’avait dit qu’il pesait une vingtaine de livres de trop, mais c’Ă©tait plutĂŽt 60 livres! Quelle dĂ©ception! Je n’ai mĂȘme pas pu rester pour le souper et il en a Ă©tĂ© blessĂ©.»

 

Comment «cruiser»?

Claudette dĂ©plore que les hommes de son Ăąge fassent en gĂ©nĂ©ral moins d’efforts pour se montrer Ă  leur avantage. «Nous, les femmes, on sait comment rester jeunes, s’arranger. Ce n’est pas toujours le cas pour eux. Avec certains hommes dans la cinquantaine, j’ai l’impression d’ĂȘtre avec mon grand-pĂšre. Alors je commence Ă  regarder du cĂŽtĂ© des plus jeunes.»

 

Moins friands que les femmes de livres de psychologie appliquĂ©e, les hommes sont peut-ĂȘtre moins nombreux Ă  explorer les techniques de sĂ©duction avant de se lancer Ă  l’assaut. «La sĂ©duction passe aussi par le timbre de voix, le langage non verbal, le sourire», dit Richard Fleet. Sans viser la dĂ©contraction de James Bond ou la souplesse fĂ©line de Halle Berry, tout cela demeure perfectible. Enfin, il y a quatre rĂšgles d’or Ă  respecter pour tirer parti d’une premiĂšre rencontre.

 

  1. Regarder la personne dans les yeux. «Un bon contact visuel dĂ©montre que vous avez confiance en vous et en l’autre», dit Richard Fleet.
  2. Ne jamais se dĂ©valoriser. Un auteur cĂ©lĂšbre l’a dĂ©clarĂ©: «Ne dites pas de mal de vous, on pourrait vous croire.»
  3. Savoir Ă©couter. VoilĂ  une clĂ© de la sĂ©duction. Qui rĂ©siste Ă  une personne faisant preuve d’une Ă©coute sincĂšre?
  4. Garder une part de mystĂšre. «La premiĂšre rencontre n’est pas le temps des grandes rĂ©vĂ©lations intimes ni des questions indiscrĂštes», souligne Richard Fleet. Optez pour des sujets lĂ©gers (vos loisirs, par exemple), et discutez avec humour.

 

Selon Paule Morissette, bien des gens de 40 ans et plus ont un petit cĂŽtĂ© blasĂ©. «Ils ont moins d’illusions que mes clients dans la trentaine. Ils cherchent simplement quelqu’un pour ĂȘtre bien ensemble.» Claudette, elle, ne se range pas dans cette catĂ©gorie. «Mon cƓur est toujours aussi fĂ©brile. Je veux avoir des papillons dans le ventre, changer de vĂȘtements devant le miroir avant un rendez-vous, comme Ă  16 ans. Tout en Ă©vitant de retomber dans les compromis qui m’ont dĂ©truite.» C’est peut-ĂȘtre cela, au fond, la meilleure mĂ©thode de sĂ©duction: retrouver la spontanĂ©itĂ©, la fraĂźcheur. «I love to love…»

 

Click here to preview your posts with PRO themes â€șâ€ș

Ça marche Ă  20 ans… pas aprĂšs 40 ans!

Passer des heures au tĂ©lĂ©phone. Surtout si c’est pour soliloquer sur vos Ă©tats d’ñme… Sachez dĂ©tecter les signes de lassitude de votre interlocuteur, Ă  l’autre bout de la ligne.

Donner l’impression de butiner d’une fleur Ă  l’autre. Normal, au dĂ©but de l’ñge adulte: c’est une maniĂšre de se faire les dents en goĂ»tant un peu Ă  tout. Mais aprĂšs la quarantaine, on est censĂ© avoir fait du chemin. Les relations d’une seule nuit laissent un lĂ©ger relent de temps perdu, non?

Employer un vocabulaire «jeune». C’est sans doute cool chez les ados, mais aprĂšs 40 ans, c’est un peu limitĂ©! Il y a d’autres moyens de projeter une image dynamique.

 

Suivre la mode Ă  tout prix. Que ce soit pour la musique, les vĂȘtements ou la dĂ©co, s’acharner Ă  trouver le dernier truc branchĂ© dĂ©note souvent, aprĂšs 40 ans, une mĂ©connaissance de soi davantage qu’une ouverture sur le temps prĂ©sent.

Rechercher un fantasme. Vous avez vieilli. Votre Ăąme sƓur Ă©ventuelle aussi. MĂȘme Harrison Ford et Sharon Stone n’y ont pas Ă©chappĂ©, alors…

Tutoyer tout de suite. «Ça manque de dĂ©licatesse», dit Gilles, l’un des hommes interrogĂ©s pour ce reportage. Son collĂšgue Jean-Claude renchĂ©rit: «Il faut tout de mĂȘme passer une petite demi-heure Ă  se dire vous.»

Le speed flirt: séduire autrement

Johane Hotte, auteure du Guide complet du speed flirt (Publistar) se dĂ©finit comme une match-maker. Elle insiste sur ce point: sa mĂ©thode n’a rien Ă  voir avec le speed dating qui consiste Ă  rencontrer un grand nombre de candidats en un temps record.

«Le speed flirt peut se pratiquer n’importe oĂč, n’importe quand. Il suffit de composer un test de cinq questions trĂšs neutres. Aucune ne concerne l’aspect physique, mais elles permettent de sonder des points essentiels pour vous, disons l’amour des enfants, par exemple. On peut profiter de toutes les occasions — souper chez des amis, party de bureau, etc. — pour demander Ă  quelqu’un qui ne nous dĂ©plaĂźt pas de jouer au speed flirt avec nous. Non seulement c’est une entrĂ©e en matiĂšre commode pour les timides, mais ça n’égratigne pas l’ego. Ça reste un jeu. Les rĂ©ponses qui nous sont faites sont significatives, de mĂȘme que les questions en retour.»

 

Selon elle, le speed flirt permet d’éliminer les futilitĂ©s et d’aller un peu plus loin que la «sĂ©lection visuelle Ă©lective», cette fatidique impression des six premiĂšres secondes. «Je n’y crois pas Ă  100 % Ă  cette sĂ©lection de quelques secondes! On peut Ă©liminer sur ce critĂšre des gens avec qui on pourrait trĂšs bien s’entendre», dit-elle.

Pour apprendre Ă  ouvrir l’Ɠil (et le bon!), elle conseille ce petit exercice: dans un endroit public, ciblez discrĂštement une personne qui ne correspond pas du tout Ă  votre idĂ©al, et que vous auriez Ă©liminĂ©e au premier coup d’Ɠil. Observez-la attentivement et trouvez-lui une qualitĂ©, une seule. «VoilĂ  qui devrait vous aider Ă  voir diffĂ©remment les gens qui vous entourent», conclut Johane Hotte.

À lire: Johane Hotte, Le guide complet du speed flirt, Publistar