Aujourd’hui, Les femmes sont de plus en plus célibataires !

Aujourd’hui, Les femmes sont de plus en plus célibataires !

Si les femmes sont de plus en plus célibataires c’est, paraît-il, parce qu’elles « sont autonomes et imposent leurs désirs » et de facto, que les hommes « sont lâches et préfèrent fuir »… Une vision bien noire du célibat et de l’évolution du statut féminin qui ne résiste pas à l’analyse des données sociologiques !

La faute aux hommes…

On peut lire dans une certaine presse* que la hausse du célibat des femmes serait due au fait que les hommes « fuient toute relation durable, appréhendant tout simplement de s’engager. ». Que de même, lorsqu’ils choisissent une femme sur un site de rencontre, pour une heure ou une nuit seulement, c’est pour oublier leur manque d’assurance et, éviter la belle-famille… ! Mais alors, comment ne pas se demander qui oblige ces pauvres petites oies blanches à s’inscrire ?…

 

Et pourtant, le « pouvoir » appartiendrait désormais aux femmes…

En conséquence de quoi, il serait de la responsabilité des hommes d’être « cuisinier, banquier, amant, chauffeur, financier » parce que les femmes les veulent « polyvalents comme des couteaux suisses ». Elles veulent, donc ils doivent, et ce serait moral puisque : «  elles ont bien raison, puisqu’elles en ont les moyens ! ». A ce régime là et en toute logique, on peut se dire que les hommes avaient bien raison d’en profiter avant puisqu’ils en avaient les moyens !

On pourrait rire de ce splendide exemple de misandrie pour qui, l’état de célibat est une faute sinon une tare puisqu’on désigne un coupable : l’homme, et une victime : la femme… Le problème, c’est qu’il ne suffit pas d’affirmer quelque chose avec conviction pour que ce soit vrai. D’autant que, se basant uniquement sur des clichés et des stéréotypes sexistes, la réflexion ne fait que révéler un mépris haineux pour la moitié masculine de l’humanité…

 

Le célibat des femmes n’est pas un produit de la guerre des sexes…

Il découle au contraire directement de l’évolution des mentalités depuis le milieu des années 60. Une évolution qui a libéré les jeunes femmes d’une quasi obligation de se marier très jeunes, leur permettant de se consacrer à de longues études (y compris scientifiques !) ou de faire carrière AVANT de songer à fonder une famille.

C’est ce qui ressort des données démographiques disponibles en deux clics sur le site de l’INSEE : des chiffres clairs, et porteurs de bonnes nouvelles : Oui les femmes ont gagné le droit de vivre leur vie de femme avant d’être des mères et des épouses, le droit d’étudier et de faire valoir leurs compétences. Et, si le célibat est un prix à payer, il n’est pas bien cher comparé à ces libertés !

Pour résumer les chiffres** : En 2013 on comptait 35.8% de femmes célibataires pour 42.7% d’hommes seuls et, entre 2006 et 2013, le célibat féminin a augmenté de 2.6% et celui des hommes dans la même proportion (2.5%)…
Plus flagrante encore est l’évolution de l’âge moyen du mariage : En 1943 elles sont plus de 70% mariées à 24 ans, en 1973 elles ne sont plus que 17% et, à peine plus de 7% en 1989. En 2012, l’âge moyen du mariage c’est 30.2 ans pour les femmes et 32 ans pour les hommes !

Est-il besoin de s’attarder sur le sexe des étudiants et des jeunes actifs pour prendre conscience de cette indéniable évolution de nos sociétés ? Faut-il en fin de compte se réjouir qu’il y ait de plus en plus de femmes célibataires, ou bien les considérer comme des victimes lorsqu’elles sont enfin libres de choisir leur destinée ?

Bien sûr certaines subissent le célibat plus qu’elles ne le souhaitent, faut-il pour autant gratifier les hommes de toutes les lâchetés ou songer que peut-être, eux aussi ont gagné le droit de mûrir avant de s’engager ?…

Lire auss: De plus en plus de célibataires chez les 18-25 ans

* Référence article d’origine du Point
**Évolution du célibat des femmes : elles sont 33.2% en 2006, pour 35.8% en 2013 (40.2% en 2006 et 42.7% en 2013 pour les hommes), il s’agit majoritairement d’une population jeune (moins de 35 ans), excluant les divorcées (8.9%) et les veuves (11.8%).